<20>Que n'armez-vous vos bras, comme au temps de vos pères,
Pour réprimer l'orgueil de puissants adversaires,
Des fiers usurpateurs dont le fer s'est soumis
Du Danube et du Rhin les plus riches provinces,
Redoutables voisins, éternels ennemis
De votre liberté, de vos droits, de vos princes?
Mais vos cruels armements,
Applaudis des Euménides,
Souillent vos bras parricides
Du meurtre de vos parents.
Conquérez, abattez ces remparts de la Flandre,
Secondez les Hongrois, mettez Belgrad en cendre;
A ces noms votre ardeur devrait se réchauffer.
Dans ces champs glorieux, sur ce sanglant théâtre,
On vit, en l'admirant, Eugène triompher
De tous les ennemis qu'il avait à combattre.
Ah! tout doit vous enhardir,
Et tout cœur patriotique
A ce dessein héroïque
Doit vivement applaudir.
Là, signalant vos bras, votre ardeur peut détruire
D'un voisin envieux le redoutable empire,
Immense réservoir d'ennemis belliqueux,
Dont les débordements si souvent inondèrent
D'un innombrable amas de combattants fougueux
Ces champs qu'en gémissant vos aïeux cultivèrent.
Ce sont vos vrais ennemis;
Votre audace extravagante,
Dans sa fougue violente,
N'accable que ses amis.