<37>D'aussi vives douleurs sont-elles consolées
Par l'espoir d'amasser leurs tristes ossements?
Rois, écoutez ces cris, que vos cœurs en gémissent :
Ces soupirs douloureux, ces voix qui vous maudissent,
Sont un prix réservé
A tout tyran farouche
Qu'aucun malheur ne touche
Qu'il n'a point éprouvé.
Je te perds donc aussi, doux espoir de ma vie,
Prince aimable, que Mars aurait dû préserver
Des flèches du trépas que lançait en furie
Le parricide bras que ton cœur sut braver!
Sur la fin de mes jours, ma vieillesse pesante
A pu ravir à peine à la mort dévorante
Tes membres palpitants.
Je vois donc la lumière
Pour fermer la paupière
A mes plus chers parents!
Il n'est point de mortel dont l'âme courageuse
Résiste sans frémir à ces coups d'Atropos.
O vous, ma tendre sœur, mère trop malheureuse!
En perdant votre fils vous perdez un héros.
Comme un rapide éclair, rayonnant de lumière,
A peine brille-t-il, entrant dans la carrière,
Qu'il disparaît soudain;
Telle au printemps la rose