<6>La mort est un tribut qu'on doit à la nature,
C'est lui rendre son bien dont on tira l'usure
Dans l'âge florissant;
Mévius le paya de même que Virgile,
Et le lâche Paris, et le vaillant Achille,
Aucun n'en fut exempt.
Cette mort, dont on craint la redoutable image,
Peut vous rendre immortels, si vous vengez l'outrage
De vos lares, Prussiens.
L'amour de la patrie, à Rome secourable,
Changeait en demi-dieux de ce peuple adorable
Les moindres citoyens.
Eh quoi! notre siècle est-il donc sans mérite?
Du monde vieillissant la masse décrépite
Est-elle sans vertus?
Par ses productions la nature épuisée
Laisse-t-elle en nos jours la terre sans rosée,
L'Océan sans reflux?
Non, non, de ces erreurs écartons les chimères.
Rome, de tes guerriers les vertus étrangères
Ont illustré nos camps;
Nos triomphes, fondés sur cent faits héroïques,
Transmettent des Prussiens aux fastes historiques
La gloire et les talents.
Vous, que notre jeunesse avec plaisir contemple,
De ses futurs exploits le modèle et l'exemple,
L'ornement et l'appui,