ÉPITRE A MADEMOISELLE DE KNESEBECK,a SUR LE SAUT QU'ELLE FIT DE SON CARROSSE LORSQUE SES CHEVAUX PRIRENT LE MORS AUX DENTS.
Qui m'aurait dit qu'un jour sur ma guitare,
Dont les accords sont peu mélodieux,
Je chanterais, à l'envi de Pindare,
Des Prussiens les exploits glorieux,
Non ces combats qui renversent les trônes,
Mais les hauts faits d'illustres amazones,
Plus beaux, plus grands et plus merveilleux?
Viens, Calliope, il faut que tu m'inspires
Pour bien chanter ces exploits étonnants.
Ah! je te vois, en me rebutant, rire
a Wilhelmine de Knesebeck, fille de Jean-Christophe de Knesebeck, qui, à sa mort, arrivée le 22 février 1789, était lieutenant-colonel dans le régiment des grenadiers, en garnison à Potsdam. Fort jeune encore, elle fut nommée dame d'honneur de la reine Sophie-Dorothée. Ses fonctions l'appelèrent deux fois en Suède : elle y accompagna la princesse Ulrique en 1744, et y fit plus tard un second voyage. Mademoiselle de Knesebeck mourut à Berlin le 12 juin 1802, âgée de près de soixante-dix-huit ans et très-estimée de la famille royale pour ses talents et ses vertus. On trouve une lettre de cette dame au marquis de Valori, en date du 10 juin 1750, dans les Mémoires de Valori, t. II, p. 315-317. Voyez plus haut, p. 22; et Lettres familières et autres de M. le baron de Bielfeld. A la Haye, 1763, t. II, p. 162.