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CHANT IV.

Que la fortune est perfide et trompeuse!
Elle est coquette, elle est capricieuse.
Certes, voilà qui n'est pas trop nouveau;
Qui ne le sait? car du cèdre au roseau,
Bonheur subit, chance malencontreuse,
Font de nos jours le bigarré tableau.
Laissons-la donc, avec sa vieille roue,
Vous exaucer les uns avec fracas,
Et, par des tours sanglants qu'elle nous joue,
Précipiter ceux quelle hait en bas.
Mais si d'un sot la bêtise l'amuse,
Si la faveur l'éblouit et l'abuse,
Quelle leçon en retirer pour nous?
Que des soudards à l'âme vile et brute,
Accompagnés d'un millier d'autres fous,
Bronchant, tombant de rechute en rechute,
Soient aux combats pusillanimes, mous;
Et que manquant d'esprit et de prudence,
Ils soient punis, faute de prévoyance,
De pareils faits, étant par trop communs,
A les ouïr deviennent importuns.
Qu'importe donc qu'un brigand de Sarmate
D'un vain succès pour un moment se flatte?