<251>L'amas nombreux d'un peuple formidable? »
Se disaient-ils. La peur les rendit fous.
Hélas! jadis leur bras fut redoutable,
Quand ils venaient étriller nos aïeux;
Mais quand le Turc nous devint secourable,
Le Russe ardent, et plus que lui fougueux,
L'a dissipé comme les grains de sable
Que pousse et chasse un vent impétueux.
Plus consternés paraissaient en Hongrie
Les palatins cachés dans Épérie.
Le Pulawski, la Vierge et Czenstochow,
Drewitz joué, traité comme un badaud,
Était, hélas! rayé de leur mémoire;
Car chez nous tous, c'est chose trop notoire,
Le bien passé le cède au mal présent.
Ni plus ni moins, dans ce danger pressant
On consultait. Que reste-t-il à faire?
Quel parti prendre? On plaignait sa misère,
Mais aucun d'eux ne dit son sentiment.
Pour Stanislas, tranquille à Varsovie,
Tout doucement réfléchissant en soi,
Disait souvent : « On se bat bien pour moi
Aux bords du Dniester et dans la Moldavie;
Ces bons Russiens pour moi donnent leur vie;
Ainsi je suis et je resterai roi. »