<266>Le bruit tonnant du salpêtre enfermé
Qui sort d'un tube et s'exploite enflammé
A tout Polaque était antipathique,
Mais plus encor quand les échos des monts,
En répétant cette horrible musique,
La redoublaient par leurs lugubres sons.
Le Vioménil vainement les rassure;
C'en était fait, la louange ou l'injure
Ne pouvaient plus dès lors les retenir.
Nos aigrefins criaient outre mesure :
Marchons au Russe, il faut le prévenir!
Mais loin d'agir, d'avancer par l'attaque,
Pour s'éloigner manœuvrait le Polaque;
Ses escadrons, ses rangs sont éclaircis.
De ce moment profita le Cosaque,
Il les chargea se sauvant tout transis.
Dieu! qu'il y eut de balafrés, d'occis!
De nos Français, qui ne voulaient les suivre,
Les tout derniers par les Russes sont pris.
Au désespoir ils ne pourront survivre;
Leur sort sera celui des prisonniers,
Ils vont aller peupler la Sibérie;
Onques n'y fut esprit, galanterie.
Là, de leurs pleurs arrosant leurs lauriers,
On les fera chasseurs de zibeline,
Pour vous fourrer, boyards de Catherine.
Et cependant monsieur de Vioménil,
A fort grand' peine échappé du péril,
S'était sauvé devers le mont Carpathe,
Donnant au diable et Russien, et Sarmate.
Pour Zaremba, le pillard Pulawski,