<365>BILVESÉE.

Va, mon pauvre garçon, il n'en est point de telles pour moi dans le monde.

MARTIN.

Il y a cependant une certaine Nérine qui s'est gendarmée contre moi depuis que je la connais.

BILVESÉE.

Belle comparaison, d'un faquin comme toi à un garçon de mon espèce!

MARTIN.

J'en conviens, monsieur; mais nous avons aussi notre mérite, et au scrutin des femmes, souvent les valets sont préférés aux maîtres.

BILVESÉE.

Sera-t-il bientôt temps de suivre mon père?

MARTIN.

Je crois que vous êtes déjà amoureux de votre future; voilà les empressements et les désirs qui me font croire que votre imagination est déjà échauffée.

BILVESÉE.

Le fat! Comment peux-tu me croire amoureux, moi, qui n'aime que le changement et la gloire d'attacher à mon char beaucoup de beautés enchaînées dans mes fers?

MARTIN.

Il faut cependant se fixer une fois.

BILVESÉE.

La prendre, manger son bien avec ses rivales, et s'en séparer quand on l'a ruinée radicalement.