<368>JULIE.

Ce ne serait point son voyage qui m'obligerait à le refuser, si je prenais cette résolution; mais je désespérerais mon père.

NÉRINE.

Ah! ce pauvre Mondor! il en mourra. Vous allez lui percer le cœur d'un poignard. Ma bonne maîtresse, ma chère maîtresse, vous ne désespérerez pas ainsi le plus aimable cavalier de Berlin.

JULIE.

Que veux-tu que j'y fasse?

NÉRINE.

Que vous avouiez respectueusement à votre père que vous aimez Mondor, et que vous le demandez pour votre mari.

JULIE.

S'il s'en fâchait, je serais inconsolable.

NÉRINE.

Votre père vous aime trop, mademoiselle, pour s'en fâcher; la chose est trop raisonnable ... Mais voilà Mondor lui-même.

SCÈNE II.

JULIE, NÉRINE, MONDOR.

MONDOR.

O dieux! serait-il vrai, madame? on dit que je dois vous perdre à jamais.