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ACTE III.

SCÈNE I.

ARGAN, BARDUS.

ARGAN.

Je les ai séparés après quelque peine, et, pour plus de précaution, j'ai laissé Mondor avec ma femme pour qu'elle en réponde; votre fils est allé chez vous; de façon que nous avons prévenu le mal le plus pressé, et nous gagnons le temps de raccommoder le reste.

BARDUS.

Mondor a tort assurément. Ce fat, qui s'admire quand il parle, aura paru ridicule à Bilvesée; celui-là, qui s'élève aux choses les plus sublimes, l'aura pris en pitié. Votre petit-maître s'en sera fâché, et sa vivacité aura fait quelque extravagance, car vos beaux esprits sont sujets aux écarts.

ARGAN.

A vous parler vrai, Mondor me paraît moins coupable que votre fils. Mondor a de l'imagination, mais il est sage. Lorsque l'esprit a trop de volubilité, il nous fait commettre des folies; mais le feu et la vivacité, lorsqu'ils sont en compagnie de la raison, rendent l'esprit prompt à concevoir, facile à combiner, et pétillant dans ses réponses; et le sens propre que nous attachons aux beaux esprits est qu'ils pensent plus et mieux que le vulgaire.