En voilà bien d'une autre. (à Argon.) L'ami, vous avez très-mal élevé votre fille; écoutez comme elle raisonne. Je crois, ma foi, qu'elle n'a pas attendu votre consentement pour faire son choix, et qu'une attraction secrète attira son cœur en ligne directe. . . Vous m'entendez bien ... ce muguet-là vous taille toute cette besogne.
JULIE.Donnez, monsieur, à mes sentiments telle interprétation qu'il vous plaira; mais après l'accueil de M. votre fils, il n'est pas étonnant que je m'en plaigne.
NÉRINE.Mademoiselle a raison. On n'a jamais vu un plus grand brutal que ce M. l'étudiant; il veut d'abord en venir au fait.
BARDUS.Ma mie, les chambrières ne raisonnent pas tant chez moi. (à Argan.) Est-il bien permis que vous souffriez des discours aussi incongrus, et que vous vous exposiez au clabaudage de toutes ces ignorantes?
NÉRINE.Je n'ai pas étudié la philosophie comme vous, monsieur; mais j'ai autant de bon sens qu'un autre, et quand je vois des impertinences, je m'élève hautement contre elles.
ARGAN.C'est une bonne fille; elle est vive.
BARDUS.Mademoiselle Julie, vous mettrez cette carogne dehors, s'il vous plaît, le jour de vos noces.