SCÈNE III.
VÉNUS, APOLLON, VULCAIN.
VULCAIN, à Vénus.Comment! je vous trouve ici seule avec ce gentil dameret! Croyez-vous que je serai toujours aussi indulgent que je le fus lorsque Mars vous courtisait? Ce Mars, c'est le dieu de la guerre; mais cet Apollon, que ne va-t-il dans son haras de Muses? Il en a neuf, cela pourrait lui suffire. Est-il honnête et beau, madame la déesse, de vouloir m'en donner de toutes les façons? et croyez-vous qu'un dieu cocu soit patient?
VÉNUS.Vous feriez mieux de travailler aux foudres de Jupiter ou aux armes d'Énée que de me troubler mal à propos et de vous remplir l'esprit de vains soupçons.
VULCAIN.Qu'appelez-vous de vains soupçons, quand vous peuplez le ciel et la terre de vos bâtards?
VÉNUS.Il ne vous manquait que d'être jaloux pour vous rendre tout à fait aimable. Ne m'irritez point, ou j'irai implorer l'assistance de mon fils. Il a des flèches qui valent vos armes. S'il vous blesse, ce ne sera pas impunément.
VULCAIN.Oh! pour le coup, c'en est trop; vous me mettez en colère.
VÉNUS.AIR.
Vénus peut-elle aimer
Un cyclope effroyable?