<485>EURYCLÈS.

Ce jeune étranger qu'on destine au supplice.

MÉROPE.

Ah, grands dieux! c'est mon fils. Que je tremble pour lui!

EURYCLÈS.

Courons à Polyphonte, implorons son appui;
Et dût sa politique en être encor jalouse,
Il faut qu'il serve Égisthe, alors qu'il vous épouse.

NARBAS.

Quoi! Polyphonte, ô dieux! pourrait s'unir à vous?
Je l'ai vu tout couvert du sang de votre époux.

MÉROPE.

Ah, dieux!

NARBAS.

J'ai vu ce monstre entouré de victimes,
Je l'ai vu contre vous accumuler les crimes.
Teint du sang de vos fils, mais des brigands vainqueur,
Assassin de son prince, il parut son vengeur.
Je suivis votre fils de retraite en retraite,
Et pris, pour me cacher, le nom de Polyclète;
Et lorsqu'en arrivant je l'arrache à vos coups,
Polyphonte est son maître, et devient votre époux!

MÉROPE.

Ah! tout mon sang se glace à ce récit horrible.

EURYCLÈS.

On vient; c'est Polyphonte.

MÉROPE.

O dieux! est-il possible?

(à Narbas.)

Va, dérobe surtout ta vue à sa fureur.