<487>POLYPHONTE.

Ce visage interdit
Pourrait de quelque ombrage alarmer mon esprit.
D'un déplaisir nouveau votre âme semble émue.
Qu'a donc dit ce vieillard que l'on cache à ma vue?

MÉROPE.

Ah! seigneur, de mon fils rendez-moi l'assassin.

POLYPHONTE.

Tout son sang, s'il le faut, va couler sous ma main.

AIR.

Oui, j'embrasse votre défense;
Et pour calmer votre douleur,
Tout ce que vous dit la vengeance
Se fait ressentir dans mon cœur.
Venez partager ma puissance,
Aux autels signez mon bonheur.

(Polyphonte part.)

MÉROPE, lui dit lorsqu'il s'en va.

Pardonnez .... Vous voyez une mère éperdue;
Les dieux m'ont tout ravi, les dieux m'ont confondue.

AIR.

O dieux! dans l'horreur qui me presse,
Daignez m'accorder vos secours.
Prenez pitié de ma faiblesse;
De mon fils prolongez les jours.
Que cet amour tendre de mère,
Toujours trop prompt à s'épancher,
Ne découvre point un mystère
Que je dois au tyran cacher.

FIN DU PREMIER ACTE.