<498>

ACTE III.

SCÈNE I.

La scène représente une chambre du palais royal.

ÉGISTHE, NARBAS, EURYCLÈS.a

NARBAS.

Le tyran nous retient au palais de la reine,
Et notre destinée est encore incertaine.
Je tremble pour vous seul. Ah, mon prince! ah, mon fils!
Souffrez qu'un nom si doux me soit encor permis.
Ah! vivez. D'un tyran désarmez la colère;
Conservez une tête, hélas! si nécessaire,
Si longtemps menacée, et qui m'a tant coûté.

EURYCLÉS.

Songez que, pour vous seul abaissant sa fierté,
Mérope de ses pleurs daigne arroser encore
Les parricides mains d'un tyran qu'elle abhorre.

ÉGISTHE.

D'un long étonnement à peine revenu,
Je crois renaître ici dans un monde inconnu.
Un nouveau sang m'anime, un nouveau jour m'éclaire.
Qui? moi, né de Mérope! et Cresphonte est mon père!
Son assassin triomphe; il commande, et je sers!
Je suis le sang d'Hercule, et je suis dans les fers!


a L. c. acte V, scène I.