1. AU COMTE DE SCHULENBOURG.
Ruppin, 4 février 1734.
Je vous prie, monsieur, de vouloir bien me faire l'extrême plaisir de me procurer un châtré qui n'ait que quatorze ou quinze ans. Vous en trouverez, à ce que j'espère, dans les hôpitaux de Venise, et vous m'obligerez fort en en choisissant un qui ait appris l'art de solfier, et qui sache déjà chanter quelque chose, ayant bonne voix et de l'inclination pour la musique. Dès que vous l'auriez, monsieur, faites-le seulement transporter, s'il vous plaît, jusqu'à Augsbourg, où il y aura des officiers qui auront soin de me le livrer. Soyez persuadé, monsieur, que je ne manquerai jamais de vous en avoir toutes les obligations imaginables, et de vous marquer ma reconnaissance et l'estime avec laquelle je suis, etc. etc. etc.
2. DU COMTE DE SCHULENBOURG.
Je n'ai pas sitôt reçu la gracieuse lettre de Votre Altesse Royale, que je me suis conformé aux ordres qu'elle contient, en recherchant par voie de mes connaissances, tant ici qu'ailleurs, un jeune châtré apprenti, que vous désirez, monseigneur, d'avoir à votre service. En attendant qu'il se présente quelqu'un, je prendrai la liberté de dire à V. A. R. qu'il y a une fille âgée de près de trente ans, qui possède parfaitement la musique, qui chante à merveille, et qui a appris à jouer du clavecin pour pouvoir accompagner les airs d'elle-même; avec