<131> trouvé à propos d'accorder l'immortalité à l'âme, et je finis par alluder du bien qu'il me fait à présent sur celui qu'il me fera dans l'avenir. Voilà l'abrégé du plan que je me suis proposé; c'est à vous à voir si je l'ai bien rempli. Je sens bien qu'il n'est pas possible à de faibles mortels de parler dignement du créateur du ciel et de la terre : je sens mon insuffisance sur cette matière; mais bien loin de me rebuter par là, je m'anime de nouveau à marquer ma vive reconnaissance au Dieu de qui je tiens tout, et envers qui personne ne peut jamais satisfaire à tous ses devoirs.
Vous trouverez peut-être des endroits dans cette ode qui ne vous paraîtront pas conformes à la confession d'Augsbourg; mais j'espère bien, monsieur, que vous croirez que l'on n'a pas besoin de Luther et de Calvin pour aimer Dieu.
Je suis avec beaucoup d'estime,
Monsieur,
Votre très-affectionné
Frederic.
3. DE M. DE BEAUSOBRE.
Berlin, 1er octobre 1737.
Monseigneur
Ce n'est pas sans quelque répugnance que je cède aux instances réitérées d'un de mes neveux, qui tâche de relever notre famille du terrible abattement où elle est tombée à cause de la religion. Mon