<143>logue, mais rabattez-le sur le silence que j'ai tenu près de trois mois, et sur la véritable estime avec laquelle je suis,
Mon très-cher ami,
Votre très-fidèle et parfait ami,
Frederic.
Mes compliments à madame Dobrzenska et à sa charmante fille.a
5. AU MÊME.
Ruppin, 1er décembre 1734.
Mon cher Camas,
Ayant un soin infini de tout ce qui vous regarde, j'ai voulu vous en donner une preuve, témoin la recrue que j'envoie à votre compagnie. C'est, sans mentir, le plus grand vaurien qu'il y ait dans toute l'armée de France. Il y a été officier; ayant déserté par légèreté, il est venu à notre armée au Rhin; ne sachant où donner de la tête, il s'est engagé chez moi. Je mets à votre disposition d'en faire ce que vous voudrez. Je crois avoir fait une œuvre de charité de remettre cet écervelé entre les mains d'un homme raisonnable qui peut-être pourra avoir le bonheur de le ramener à la raison. Adieu, mon cher; je suis toujours tout à vous.
Frederic.
a Madame Esther-Susanne de Dobrzenska, née Du Quesne de Desneval, était veuve de Frédéric-Bogislas baron de Dobrzenski, conseiller intime de guerre. Sa fille, Sophie-Charlotte, qui avait épousé, en 1721, le comte Charles-Reinhold Finck de Finckenstein-Gilgenbourg, juge à la haute cour d'appel, était de même veuve depuis 1725, et mère d'une fille, Sophie-Henriette-Susanne, née en 1723.