<150>Adieu, mon cher Camas; conservez-moi votre amitié, dont je fais beaucoup de cas, et soyez persuadé que la mienne ne diminuera jamais.
Frederic.
11. AU MÊME.
Ruppin, 17 mars 1736.
Mon cher Camas,
L'attention que vous me témoignez en vous informant de l'état de ma santé ne peut que m'être très-agréable, sachant le motif qui vous y porte, et connaissant toute l'étendue et le prix de l'amitié que vous avez pour moi. Je souhaiterais, cher Camas, de vous montrer de quelle façon je suis reconnaissant envers vous de l'attachement que vous manifestez pour moi en toute occasion. Je sens tout ce qu'un cœur bien né doit sentir sur ce sujet, vous assurant que je cultiverai avec soin votre amitié, aimant mieux perdre tous les biens que j'ai que de négliger l'estime d'un homme de bien et de probité.
J'en viens à ma santé, qui a été un peu périodique. Les coliques néphrétiques que j'avais sont un peu passées, à la vérité, mais le mal n'est point la moindre maladie, n'ayant que changé de nom. Ce sont à présent des oppressions de cœur et des maux de tête, et souvent des insomnies. Mon chirurgien-major, cependant, a entrepris de me guérir; je suis actuellement dans les médecines, et, depuis aujourd'hui, je me sens beaucoup soulagé. Si la conservation d'un sincère ami vous intéresse, je crois que cette nouvelle ne vous sera pas tout à fait