<156> été à la suite du Roi me débarrasser, sur la bonne foi d'un prêtre et en compagnie de mon frère, d'un fardeau de péchés qui ne me pesait pas grand' chose, et dont on me dit à présent déchargé. De là, le Roi est allé à Wusterhausen, et votre ami à Remusberg.

Dieu vous donne santé, joie et contentement! Je vous le souhaite de tout mon cœur, étant avec une parfaite estime,



Mon cher Camas,

Votre très-fidèle ami,
Federic.

17. AU MÊME.

Berlin, 12 décembre 1737.



Mon cher Camas,

C'est une marque de prudence à un jeune homme de ne pas suivre aveuglément ses inclinations, et de savoir restreindre ses penchants lorsqu'il prévoit que les suites qu'ils attirent après eux pourraient être préjudiciables à quelqu'un. C'est par une semblable prudence que je me suis empêché de vous écrire pendant le séjour que vous avez fait à Wusterhausen. J'ai craint que l'on eût pu augurer mal de notre correspondance; d'ailleurs, il m'a paru que vous seriez assez occupé là-bas par les attentions que vous devez au Roi, par les chasses, par les tabagies, par les dissipations du voisinage, etc., que mes lettres ne feraient que vous dérober le peu de temps qui pourrait vous rester. J'ai su m'imposer le silence, et je jouis actuellement du plaisir de le rompre.

La relation que je pourrais vous faire de ce qui m'est arrivé pendant ces quatre mois ne serait pas fort intéressante, à cause que les événements n'en sont point diversifiés du tout. Vous verriez à chaque page un homme le nez collé sur son livre, ensuite le quittant pour