<157> prendre la plume, et celle-là relevée par la traverse. Un tableau si uni ne frappe point la vue, et n'attire aucune admiration; aussi u'excite-t-il point d'envie. Je suis arrivé lundi au soir; j'ai trouvé la Reine fort bien, charmée de vous, se louant beaucoup de Derschau et encore plus du R... Je fus à l'unisson quant au premier; Dieu veuille que je puisse l'être également des autres.

On croit que le Roi viendra lundi pour honorer sa capitale de sa présence. Le temps développera les événements que nous avons à attendre. On assure qu'il viendra comme une divinité bienfaisante, pour répandre partout ses bénignes influences. D'autres soutiennent que ce sera Jupiter foudroyant, armé de tonnerres. Pour moi, j'attends tout avec un flegme admirable, ne prévoyant pas ce que j'ai à craindre, d'autant plus que je me sens net et sans souillure. J'espère de me tirer mieux de cette campagne que Seckendorff, et de regagner le mois prochain mes moutons. Vous savourez à présent le plaisir qu'il y a de jouir en repos d'un chez-soi. Mes compliments à votre aimable moitié; puissiez-vous tous deux jouir de tout le bonheur que je vous souhaite très-sincèrement, étant à jamais,



Mon cher Camas,

Votre très-fidèlement affectionné ami,
Federic.

18. AU MÊME.

Potsdam, 18 janvier 1738.



Mon cher Camas,

J'ai reçu avec votre lettre la nouvelle de Nauen que la recrue pour le régiment y était arrivée; je vous en fais mes remercîments, en attendant que mes deux cents écus puissent les réaliser. Jamais année