2. AU MÊME.
Ruppin, 13 mai 1740.
Mon cher Eller, je vous suis fort obligé du status morbi que vous m'avez fait de la santé du Roi. Il paraît que cette maladie fait un cercle continuel d'accidents fâcheux et de soulagements. Ce qui est sûr, c'est que le mal est aussi extraordinaire que le malade, et qu'il faudrait, je crois, un médecin tout aussi extraordinaire pour opérer une restitution complète. Je vous prie de m'avertir de temps en temps de ce qui se passe, afin qu'à tout événement je puisse prendre mes mesures. Quand croyez-vous que je pourrai prendre le petit-lait? et quand pourrai-je prendre les eaux de Pyrmont? J'attends là-dessus vos oracles, dont ma pauvre rate et M. mon foie ont bien besoin. Adieu, mon cher Eller; soyez sûr de l'estime que j'ai pour vous.
Federic.
3. AU MÊME.
(Rheinsberg) 25 mai 1740.
Mon cher Eller, je vous suis obligé infiniment des nouvelles que vous me communiquez; mais je me flatte que, sans abdicationa et sans tant de vastes projets, on prendra tranquillement la résolution de vivre et de se porter bien, en quoi on fera une action très-louable. Tout ce que l'on peut dire sur le sujet de la grande maladie n'est, ma foi, qu'un radotage, et je parierais bien avec qui voudra que
a Le roi Frédéric-Guillaume avait souvent pensé à abdiquer. Voyez Morgenstern Ueber Friedrich Wilhelm I, p. 86, 223 et suiv. : voyez aussi les Lettres familières et autres, par le baron de Bielfeld. A la Haye. 1763, t. I, p. 116.