1. DE M. DE SECKENDORFF.
6 avril 1732.
Monseigneur
Un véritable et très-zélé serviteur de Votre Altesse Royale a tant à cœur l'harmonie heureusement rétablie dans la famille royale, qu'il ne peut pas s'empêcher d'avertir V. A. R. que tous nos soins doivent aller à la conserver; et comme on craint que, pendant son séjour à Cüstrin, on n'aura pas pu se dispenser à faire quelques dettes, il sera absolument nécessaire de les payer sans que cela vienne encore à la connaissance du Roi, qui pourra croire, s'il le saura, qu'on avait mal employé l'argent. On commence donc de faire tenir à V. A. R. cinq cents ducats pour s'en servir à payer les dettes. Mais comme on sera surpris si les dettes se payent tout d'un coup, il sera de la prudence d'en payer une partie tous les mois, et de faire accroire aussi à ses amis les plus intimes que ce payement se faisait de l'argent qu'elle ménageait de ce que le Roi donne pour son entretien par mois, et des revenus du régiment. L'homme en question est instruit de remettre cette somme entre les mains propres de V. A. R.; pour cet effet, il faut quelle lui dise de revenir, et qu'elle lui donne réponse à la lettre qu'il lui a apportée. Il mettra le paquet sur la table, et s'en ira dans le moment, après avoir reçu sa lettre de V. A. R., afin que personne ne puisse avoir le moindre soupçon. Si la manière dont on lait tenir à V. A. cette petite remise a son approbation, on se servira toujours de ce canal, point du tout pour fournir à des dépenses inutiles, qu'on sait que V. A. R. est incapable de faire, mais pour empêcher que le Roi ne change sa bonne opinion de la conduite de V. A. R., si par