<276> avait beaucoup frappé V. A. R., et que c'est sa grande, son excessive modestie qui la retenait dans le doute. Que de difficultés ne trouvera donc pas à surmonter notre philosophe lorsque, traitant de la subordination des âmes, il voudra démontrer à V. A. R., avec tant d'évidence, la supériorité de la sienne! Et cependant l'expérience la lui prouve journellement, et elle-même en donne chaque jour les plus évidentes preuves dans la préférence qu'elle adjuge à cette supériorité d'âme sur celle que lui a donnée le rang et la naissance.
Je me jette aux pieds de V. A. R. pour lui dire que je suis si pénétré des bontés dont elle m'honore, que je ne trouve aucun terme digne d'exprimer les respectueux sentiments avec lesquels je serai jusqu'à la fin de ma vie, etc.
4. A M. DE SUHM.
Ruppin, 22 mars 1736.
Mon cher Suhm,
Je m'acquitte de ma dette, quoique un peu tard. Je vous envoie le saumon fumé; il est tout frais, ne faisant que d'arriver du Rhin. Je souhaite qu'il parvienne de même jusqu'à Vienne.
Ne m'étant pas tout à fait bien porté, mon chirurgien m'a conseillé de prendre plus de mouvement que par le passé, ce qui m'oblige d'aller à cheval, et de trotter ou de galoper tous les matins. Mais, pour ne pas changer pour cela mon genre de vie ordinaire, j'anticipe sur le sommeil, afin de regagner d'un côté ce que je perds de l'autre. J'ai pensé devenir votre sectateur et me mettre à scier du bois; mais le beau temps m'a fait prendre un parti différent. Ainsi prenez-