<305> vous. Il me semble que je ne saurais me passer de mon cher Diaphane. Quel ravissement sera le mien quand je vous reverrai, et que de vive voix je pourrai vous réitérer les protestations de la véritable estime avec laquelle je suis,
Mon cher Diaphane,
Votre très-fidèlement affectionné ami,
Frederic.
25. DE M. DE SUHM.
Dresde, 18 août 1736.
Monseigneur
Je viens de recevoir avec autant de joie que de respect la lettre dont il vous a plu de m'honorer du camp de Wehlau, et qui, par un malentendu, a fait plusieurs détours avant que de me parvenir. Je ne suis du tout point surpris, monseigneur, d'apprendre que les occupations militaires ne vous ont pas fait perdre de vue notre philosophe, sachant bien qu'un génie aussi grand, aussi heureux et surtout aussi actif que celui de V. A. R. sait trouver du temps pour tout. Oui, qu'il me soit permis, monseigneur, de vous le dire sans flatterie, un esprit prophétique semble me dévoiler dans l'avenir que V. A. R., par cette grande qualité, l'une des plus précieuses, sans doute, et des plus nécessaires dont un prince puisse être doué, fera un jour l'étonnement de l'Europe et l'admiration de la postérité. C'est la connaissance que j'ai des grandes qualités de votre auguste personne, c'est la force de la conviction qui m'arrache cette prophétie; et c'est l'une de vos plus belles qualités, monseigneur, la plus touchante, la plus rare dans un prince, celle qui, en vous, donne tant de relief à toutes les autres, c'est votre grande modestie enfin, qui, levant tous mes scrupules sur