<311> stoïcisme; et si l'espérance ne me soutenait, j'y succomberais sans doute.
La philosophie de Wolff est en sûreté depuis qu'elle est entrée en faveur chez V. A. R.; et c'est aussi, j'espère, en reconnaissance de la protection que vous daignez lui accorder, monseigneur, et à votre exemple, qu'elle me fera grâce sur le tort que lui pourrait faire ma traduction, quelque éloge qu'il plaise à V. A. R. d'en faire. Et ce qui me rassure à cet égard, c'est l'espérance que les autres traductions auxquelles on travaille maintenant, comme je l'apprends avec grand plaisir, la dédommageront de tout ce que lui aura fait souffrir la mienne.
Agréez, monseigneur, les assurances de mon profond respect et de mon parfait dévouement, etc.
28. A M. DE SUHM.
Remusberg, 3 septembre 1736.
Mon cher Diaphane,
Vous me marquez de la manière la plus obligeante du monde la part que vous prenez à ma santé; aussi puis-je vous assurer que vous, plus que personne, avez raison de vous y intéresser. Sans emprunter un langage qui ne m'est pas naturel (j'entends celui de la fausseté), je puis vous assurer que je vous estime infiniment; et, pour vous le faire mieux sentir, je me contente de vous dire que mon amitié égale votre mérite.
Il est bien naturel et bien juste que je m'intéresse vivement à ce qui vous regarde; c'est un devoir d'ami, c'est un devoir de justice et d'équité qui veut que le bonheur soit proportionné à la grandeur de la vertu; et c'est entraîné par la sympathie que je vous veux du bien.