<322> où mes forces ne pourront atteindre, vous connaîtrez du moins le zèle ardent et le dévouement entier et parfait avec lequel je suis très-respectueusement et pour toute la vie, etc.
34. A M. DE SUHM.
Remusberg, 7 novembre 1736.
Mon cher Diaphane,
Vous n'avez pas lieu de vous excuser d'une inexactitude à me faire tenir vos lettres, à laquelle certainement vous n'aviez aucune part. C'était ma faute d'avoir pris de fausses mesures pour me les faire parvenir, et je vous ai bien des obligations d'avoir réglé la marche de notre correspondance mieux qu'elle ne l'était.
Je vous avoue, mon cher Diaphane, que l'Épître dédicatoire de M. des Champs m'a paru bien plate. Est-il permis de donner de la sorte à quelqu'un de l'encensoir au milieu de la physionomie? Louer une personne que l'on dit ne point connaître, n'est-ce pas faire l'éloge d'un héros de roman, d'un être imaginaire qui n'a de réalité que dans le cerveau de l'auteur? Passe encore si cette Épître était placée à la tête d'une tragédie ou d'un poëme épique; on pourrait en quelque sorte excuser l'auteur en disant que, animé du feu de la poésie, il s'était laissé aller à l'illusion d'une imagination échauffée, et n'avait pas assez écouté la raison. Mais que, à la tête d'une Logique, le faible traducteur fasse par son Épître dédicatoire l'aveu qu'il ne sait pas raisonner lui-même, c'est, selon moi, une faute essentielle. Lorsque le traducteur me l'envoya, je le fis remercier du bel ouvrage qu'il avait bien voulu me dédier, mais je lui fis dire en même temps que, sensible à la bonne volonté qu'il m'avait témoignée dans sa dédicace, je