<377> fournissent de plus illustres exemples. Je vous prie, mon cher Diaphane, donnez-moi bientôt de vos nouvelles, et soyez sûr que personne ne peut vous aimer davantage que,



Mon cher Diaphane,

Votre très-fidèlement affectionné ami,
Federic.

62. AU MÊME.

Remusberg, 26 novembre 1737.



Mon cher Diaphane,

Il m'est bien douloureux de me voir séparé de vous d'une si cruelle manière, et de ce que votre destinée vous attache à un endroit distant de plus de deux cents milles de Remusberg. Pour surcroît de désagrément, je ne reçois que très-rarement de vos nouvelles, ce qui n'est pas une petite mortification lorsqu'on aime sincèrement ses amis.

J'entre entièrement dans les raisons qui vous empêchent de me mander les particularités que j'avais souhaité de savoir touchant la Russie. Je vous avoue que ma curiosité n'avait pas consulté la prudence comme elle aurait dû le faire. Mais ce qu'il y a d'heureux, c'est qu'on ne hasarde jamais rien avec vous, et qu'une imprudence de ma part n'en entraînera jamais de la vôtre.

Que maudite soit la malheureuse politique qui oblige les hommes à ne pouvoir se témoigner l'amitié qu'ils ont les uns pour les autres! Pourquoi ne puis-je vous donner des marques de toute mon estime et de toute ma reconnaissance? Et quel esclavage, quelle tyrannie, que de n'oser se témoigner des sentiments si raisonnables! En vérité, le monde est bien de mauvaise humeur dans le siècle où nous sommes, et c'est une étrange nécessité que celle de n'oser pas être reconnais-