<396>clut, j'ai parole pour dix mille. Mais l'affaire s'accroche à une trentaine de grands hommes dont on a peine à se défaire. Je fais tout mon possible pour y déterminer. Il n'y a point d'argent ici. On a ramassé tout l'or venu de la Chine par la dernière caravane, pour envoyer un demi-million à l'Empereur, et on négociera l'autre en Allemagne; de sorte qu'on fait la sourde oreille sur certain chapitre, quelque bonne envie qu'on ait d'ailleurs de rendre service.
74. A M. DE SUHM.
Mon cher Diaphane,
Votre lettre m'a fait un plaisir infini, voyant que vous vous intéressez encore à la santé de vos amis. Vous seriez bien ingrat de les oublier, car ils pensent toujours sur votre sujet comme ils doivent penser.
Ma foi, notre projet de bibliothèque va le chemin des écrevisses. J'ai craint d'abord que ce que vous me mandez arriverait. Les bons livres sont rares, et ceux qui les ont ne s'en défont qu'à contre-cœur. La vente projetéea est problématique, et par conséquent notre assurance, des plus décevantes. Le seul bon livre que vous m'avez fait avoir de Russie est à vau-l'eau. J'ai prêté des livres, croyant les pouvoir payer; et à présent que j'ai examiné mes affaires, j'ai été obligé de les restituer aux propriétaires. Avec cela, j'ai lu tous mes vieux livres, et me trouve sans aucune lecture quelconque. Cela est fort désagréable, principalement lorsqu'on a envie de s'instruire. Je compte encore sur votre savoir-faire, et je me flatte que celui qui m'a débrouillé le chaos de Leibniz éclairci par Wolff pourra bien
a Celle du bailliage de Biegen.