<405>guste personne, et le témoignage des vœux ardents que je fais pour le parfait rétablissement de sa précieuse santé, etc.

81. DU MÊME.

Pétersbourg, 1er juin 1739.



Monseigneur

J'ai reçu, comme toujours, avec la plus vive joie la gracieuse lettre du 7 du mois passé, dont il a plu à V. A. R. de m'honorer; et je lui aurais répondu aussitôt, pressé par un mouvement de reconnaissance, si je n'avais été tous les jours continuellement tourmenté de la violente colique dont j'étais déjà attaqué avant le départ de Kalsow, et qui a ainsi duré trois semaines, ne m'ayant point encore quitté tout à fait. Vous êtes trop compatissant, monseigneur, pour ne pas pardonner le délai de cette réponse à une si triste cause. Plus cette cruelle maladie m'a fait souffrir, plus j'ai redoublé mes vœux fervents pour que le ciel vous en préserve à jamais, sachant que vous y êtes aussi sujet. Je supporte cependant tout patiemment mon mal, reconnaissant que je me le suis attiré par ma faute, et espérant pouvoir m'en garantir à l'avenir. Il est sûr que, si les hommes étaient toujours sincères envers eux-mêmes, ils trouveraient que la plupart des maux ne leur viennent pas sans de bonnes raisons, et qu'ils auraient bien tort de s'en plaindre, puisqu'ils en sont eux-mêmes la cause.

J'ai déjà mandé à V. A. R. à quoi s'accroche encore le marché des pelleteries. Je ne doute pas cependant que l'affaire n'ait lieu, tant parce que les deux parties en ont fort envie que parce que la politique même y engagera l'illustre acheteur. Certain chevalier, de re-