<447> monde. Ce dernier bienfait du plus grand roi remplira mon âme, à la mort, de la plus douce paix, et je porterai aux pieds du Très-Haut les vœux de mon éternelle reconnaissance.

Sire, je descends dans la tombe avec les sentiments de vénération, de reconnaissance et de respect

du plus soumis et du plus fidèle sujet,
U.-E.-P. de Suhm.

A MON CONSEILLER DE GUERRE ET MAITRE DES POSTES DE SUHM, A DESSAU.

Potsdam, 16 mai 1785.

Ce n'est qu'avec bien de la peine que j'apprends, par votre lettre du 12, que vous touchez à votre dernier moment. Le nom de Suhm m'est effectivement cher. J'ai connu quelques-uns de cette famille qui se distinguaient par leur mérite, et qui s'étaient concilié mon estime. Votre père et vous-même y appartenez, et vos fils y auront également part, s'ils marchent sur leurs traces et imitent leurs exemples. Je suis bien aise de vous donner encore ce témoignage consolant avant de descendre du théâtre de ce monde, où vous avez joué le rôle d'un parfaitement honnête homme, qui est bien le plus glorieux pour les mortels. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous rétablisse encore une fois, et vous ait en sa sainte et digne garde.

Federic.

DE LA VEUVE DE SUHM.



Sire,

Une veuve en deuil se jette à vos pieds, et les baigne de pleurs. Ne dédaignez pas de jeter sur elle un regard de bonté. Le Tout-Puissant a trouvé bon de retirer de ce monde, ce matin 18 mai, U.-E.-P. de Suhm, mon mari, qui, par une faveur du ciel et de V. M., desservait depuis vingt-cinq ans l'office de maître des postes à Dessau. Quelques jours avant sa mort, il a adressé une lettre à V. M. pour lui recommander très-humblement nos trois enfants, et la supplier de les