<80> Borcke, du régiment du Roi, lui doit avoir dit ses vérités. Il s'est d'abord allé plaindre au Roi, et Borcke a été mis aux arrêts, et l'on dit que ce faquin a trouvé le moyen de prévenir le Roi entièrement en sa faveur. Je suis charmé que ma sœur de Baireuth soit arrivée en bonne santé. Le bon Dieu lui veuille donner toute la satisfaction imaginable en ces pays-ci, et la combler de prospérités. Adieu, mon très-cher ami; je vous prie de ne jamais douter de la parfaite estime et de la considération avec laquelle je serai toute ma vie, etc.

Frederic.

28. AU MÊME.

Ruppin, 14 décembre 1732.



Monseigneur mon très-cher ami,

Je viens de recevoir celle que vous avez eu la bonté de m'écrire, dont, monsieur, je vous fais mille remercîments. Je suis redevable, comme je dois, aux soins officieux du comte de Seckendorff touchant la détention du pauvre Duhan, mais je vous avoue, monsieur, que j'ai une crainte terrible à lui écrire, car vous savez de quoi l'on m'a soupçonné; ainsi je vous prie de m'écrire si je puis en sûreté faire passer ma lettre au comte de Seckendorff, et par quel canal. Je ne lui en ai pas moins d'obligations, et j'avoue que je reconnais tous les jours davantage les bonnes intentions qu'il a pour moi, et je vous prie de l'assurer, en attendant, que je suis bien de ses fidèles amis.

Le compliment de l'Empereur est trop obligeant pour que je n'y réponde pas. Ce prince, qui fait l'admiration de l'Europe, ne s'est fait connaître à moi que, pour ainsi dire, par de généreuses actions. Je lui en porte toute la reconnaissance que mon devoir me permet d'avoir, et je puis assurer le comte de Seckendorff que j'ai plus de vé-