<81>nération pour l'Empereur par rapport à ses éminentes qualités que par rapport à la dignité de son rang. J'en userai dorénavant comme vous le trouvez à propos touchant l'envoi des lettres, et j'espère que je ne serai pas prédestiné à causer du chagrin à mes bons amis, malheureux de ne pouvoir payer tous leurs soins que par mes bonnes intentions. Mais je sais que l'effort des âmes généreuses est d'obliger sans attendre le moindre retour. Néanmoins je n'oublierai jamais qu'un honnête homme doit être reconnaissant envers ceux qui l'ont servi; aussi perdrais-je plutôt la vie que de ne vous pas témoigner un jour que je sens que ce devoir me regarde à votre égard, et je vous assure que je n'aurai point de repos qu'après vous avoir témoigné par des effets comme je suis avec une parfaite amitié,
Mon très-cher ami,
Votre très-fidèle ami et serviteur,
Frederic.
29. AU MÊME.
Monseigneur mon très-cher ami,
Je suis fort étonné que vous n'ayez pas encore reçu la dernière que j'ai eu la satisfaction de vous écrire. J'espère pourtant qu'il ne lui sera pas arrivé de désastre. Pour ce qui regarde le Roi, je me sens la conscience fort nette envers lui, et Dieu est mon témoin que je n'ai d'autre but dans le monde que de lui plaire et de me divertir. Ma pauvre sœur me fait toute la peine du monde, et j'avoue que je voudrais partager la chemise avec elle. Pour le Margrave, il a pourtant un bon cœur, et il est estimable par rapport à l'amitié qu'il a pour ma sœur. Ces deux pauvres malheureux courent le pays sans avoir