<361> que vous persistiez absolument dans ces noirs sentiments d'une retraite, vous pouvez compter sur les effets de ma compassion, en vous offrant de vous laisser jouir de la pension de mille écus que vous avez sur la caisse des recrues. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde.

Federic.

9. AU MÊME.

Potsdam, 16 février 1745.

Votre lettre du 6 de ce mois m'a sensiblement affligé en m'apprenant la mauvaise situation de votre santé et l'humeur mélancolique qui vous semble forcer à insister sur votre demande précédente. Vous aurez vu là-dessus, par le contenu de ma réponse du 9 de ce mois, mes sentiments et ce que je vous ai offert, en tout cas, comme une marque de mon attention; c'est ce dont j'attendrai votre résolution. Cependant vous ne sauriez croire combien je compatis à votre désastre, qui vous persécute, et vous empêche de venir à Berlin, où vous trouveriez plus de moyens de vous rétablir qu'à Montpellier. Cependant je vous laisse le maître de votre sort, en vous assurant que, quoi qu'il vous arrive, je ne changerai point à votre égard, et que vous n'aurez jamais à craindre aucun oubli de ma part, étant porté de très-bon cœur à vous convaincre, dans toutes les occasions, combien je vous chéris et estime. S'il plaît, au reste, à la Providence de vous accorder une parfaite convalescence, vous me serez toujours le bienvenu, et je me ferai un plaisir de vous en donner des marques réelles. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde.