<362>aJe plains un homme aimable dont la perte fait une banqueroute pour Berlin, et si l'on pouvait envoyer quelqu'un au diable en votre place, je vous assure que je lui ferais tout un détachement pour sauver par là votre âme précieuse et grande de ses mains.
Fr.
10. AU MÊME.
Potsdam, 2 mars 1745.
J'ai reçu à la Ibis vos lettres du 20 et du 24 février, remplies de sentiments de zèle, de dévotion et de reconnaissance, entremêlés de ceux que votre maladie et les idées de votre retraite vous inspirent. Comme votre résolution est prise, je vous en laisse le maître, et il me suffit de vous voir satisfait au sujet de la pension que je vous conserverai, et d'être persuadé que votre sombre solitude ne vous empêchera point de vous souvenir de votre séjour de Berlin. Cependant vous pouvez compter que ce sera avec beaucoup de plaisir que je vous reverrai à Berlin, dès que votre situation le pourra permettre. C'est pourquoi je joins mes vœux aux forces de vos remèdes, afin qu'il plaise à la Providence de vous rendre bientôt une parfaite santé. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde.
Federic.
aL'espérance que vous me donnez de vous revoir un jour me fait plaisir. La bonne société porte à Berlin, depuis que vous êtes mort pour elle, un deuil assez profond pour flatter votre amour-propre.
a De la main du Roi.