102. DU COMTE ALGAROTTI.
Bologne, 21 décembre 1756.
Sire,
Les écrits de Votre Majesté ne sont pas moins admirables que ses actions. Il est bien indifférent à V. M. d'avoir des génials dans ce coin du monde, qui ne voit jamais de troupes que celles qui viennent le ravager. Mais V. M. en a tout plein, et les plus zélés partisans des ennemis de V. M. sont forcés de sentir la solidité des raisons sur lesquelles est appuyée la cause de V. M., et d'admirer la force des mesures que V. M. sait prendre pour la soutenir. Mais combien de grandes choses sont renfermées dans la courte relation dont il a plu à V. M. de m'honorer! Eodem animo dixit quo bellavit.a Je ne doute nullement, Sire, que, avec les légions que V. M. a sous ses ordres et le conseil qu'elle a dans sa tête, elle ne fasse encore, s'il est possible, de plus grandes choses que celles qu'elle vient de faire. Qu'il est glorieux, Sire, d'appartenir à un prince qui remplit de sa gloire l'univers entier!
103. AU COMTE ALGAROTTI.
Dresde, 27 décembre 1756.
Tout ce que nous avons fait cette année n'est qu'un faible prélude de ce que vous apprendrez l'année prochaine. Nous avons commencé un peu trop tard pour pouvoir entreprendre beaucoup. Mais, quoi
a Quintilien, Institutio oratoria, liv. X, chap. 1.