1. A LA DUCHESSE LOUISE-DOROTHÉE DE SAXE-GOTHA.
Berlin, 27 avril 1756.
aMadame ma cousine,
Mon ministre d'État et grand maître des postes, le comte de Gotter, ayant le déplaisir d'être enveloppé dans un procès injuste avec le grand écuyer, le sieur de Röder, j'ai été charmé d'apprendre par mon susdit ministre l'assistance gracieuse que Votre Altesse veut bien lui prêter dans une affaire où tout le droit paraît être de son côté, pour lui faire obtenir prompte et bonne justice. Il ne s'agit en effet pas ici d'une bagatelle, mais de sauver de sa ruine une terre assez importante, confiée à un homme qui semble avoir abusé de la bonne foi du propriétaire. Que le sieur de Röder rende un compte exact et fidèle à mon susdit ministre de l'administration dont il est chargé de la terre de Molsdorf, qu'il la remette dans l'état où elle doit être suivant ses engagements pris à cet égard, voilà tout ce qu'on désire, et ce que la justice la plus scrupuleuse demande. Comme je prends un intérêt sensible à cette affaire, par rapport au bien de mon service, qui exige indispensablement que le comte de Gotter, qui va faire un tour sur sadite terre, retourne au plus tôt à son poste, ayant résolu de le faire passer en Ost-Frise pour y prendre quelques arrangements de postes, je serai fort aise que ce procès finisse le plus tôt possible à sa satisfaction, tout comme je ne saurais me dispenser de m'informer des suites de cette affaire et de l'accélération de sa décision. V. A. m'obligera le plus sensiblement du monde, si elle veut
a De la main d'un secrétaire.