<204> doute pas, madame, de la bonté du choix que vous avez fait; la personne, à la vérité, m'est inconnue, mais je me rapporte bien à votre pénétration et à votre discernement. Je suis réellement honteux des peines que je vous cause. Personne désormais ne voudra être de mes amis, quand on apprendra ce qu'il en coûte pour l'être, et combien étrangement j'abuse de la bonne volonté de ceux qui veulent bien m'honorer de leur bienveillance.

Notre situation ici est absolument la même; mais il me paraît, par quelque remuement de troupes dans les quartiers des ennemis et par quelques dispositions, qu'ils porteront toute la force de la guerre vers la Silésie, et qu'ils se tiendront de ce côté-ci sur la défensive. Cela m'obligera peut-être, dans quelque temps, de quitter ces contrées et de me porter du côté où l'ennemi a résolu ses plus grands efforts. Je ne manquerai pas de vous avertir, madame, de mon départ, vous priant de me croire avec les sentiments d'estime et d'admiration,



Madame,

de Votre Altesse
le très-fidèle cousin et serviteur,
Federic.

15. A LA MÊME.

Freyberg, ce 12 (mars 1760).



Madame,

La lettre de Votre Altesse m'est parvenue en toute sûreté, et je crois qu'actuellement elle doit tenir ma réponse. Je suis confus de celle