<228> me flatte qu'il se pourrait qu'une conjoncture assez favorable me mît à portée de vous témoigner de vive voix combien je suis avec les sentiments de la plus haute estime,
Madame,
Votre fidèle cousin et serviteur,
Federic.
30. A LA MÊME.
Meissen, 20 novembre 1762.
Madame,
J'ai été fort flatté de la part que vous daignez prendre, madame, aux succès que nous avons eus durant cette campagne. Il serait à souhaiter que ce fussent autant de lignes qui aboutissent au centre de la paix. Cependant il faut espérer que nous en approchons, si même nous n'y touchons pas à présent immédiatement. Comme mes quartiers s'étendent, cette année, de Plauen et Zwickau vers Langensalza, et que je suis obligé d'en faire la tournée pour régler les choses nécessaires, mon chemin me conduirait naturellement à Gotha. Cependant, comme je sens, madame, que vous avez bien des ménagements à garder, et que je serais inconsolable de vous causer du chagrin, mandez-moi, je vous prie, naturellement, si mon passage pourrait vous porter quelque préjudice, ou non. Je suis persuadé, madame, de votre amitié; ainsi vous pouvez m'écrire ce qui vous convient, sans craindre que je l'interprète d'une manière différente. Si vous croyez que ce petit projet que je forme ne vous porte aucun préjudice, je passerai par Gotha, et vous n'avez qu'à paraître l'avoir ignoré