<229> jusqu'à mon arrivée. Si, au contraire, cette démarche peut tirer à la moindre conséquence, je changerai mon chemin, et prendrai une route qui me détournera de votre voisinage. Je vous supplie de m'écrire tout naturellement, sans vous contraindre, car, persuadé, madame, de votre amitié, dont j'ai tant de témoignages, je vous supplie de ne pas croire qu'un refus altère en rien ma façon de penser à votre égard. Je suis avec tous les sentiments de considération et d'estime,
Madame ma cousine,
Votre fidèle cousin et serviteur,
Federic.
31. A LA MÊME.
Meissen, 29 novembre 1762.
Madame,
Autorisé de votre approbation, j'aurai le plaisir infini de vous rendre mes devoirs le 3 de décembre, et de vous réitérer, madame, les plus vives et les plus sincères assurances d'estime et d'amitié.
MM. du commissariat se sont un peu lourdement et grossièrement acquittés de leur charge, dont je vous fais des excuses. Mais daignez considérer, madame, que, en temps de guerre, nulle marchandise ou espèce n'est plus indispensablement nécessaire que celle des hommes. Daignez faire réflexion que, sans la bataille de Freyberg, les pays du Duc auraient été, comme l'année précédente, en proie aux dures extorsions de mes ennemis; que cette bataille a coûté infiniment plus de monde que celui qu'on demande; que toutes mes provinces sont envahies ou entièrement saccagées et dévastées par