<258> l'ascendant que vous avez pris sur moi, ce sont les protestations de la plus sincère estime et de l'entier dévouement avec lequel je suis,



Madame ma cousine,

de Votre Altesse
le fidèle cousin et serviteur,
Federic.

48. A LA MÊME.

Berlin, 26 mai 1763.



Madame ma cousine,

Le chevalier d'Edelsheim m'a rendu, ma chère duchesse, la lettre dont vous avez daigné le charger. Un voyage nécessaire que j'ai été obligé de faire en Poméranie m'a empêché d'y répondre plus tôt. Je n'ai jamais douté de la part obligeante que vous daignez prendre à ce qui me regarde, et je me félicite en secret depuis longtemps de vous pouvoir placer à la tête des plus fidèles de mes amis. C'est en ce sens que je prends les choses flatteuses que vous daignez me dire. Un peu de prévention et beaucoup d'indulgence, madame, vous parlent en ma faveur. Il y a en moi beaucoup de volonté de bien faire, et souvent beaucoup de maladresse dans l'exécution. J'ai trouvé de grands maux partout, et, faute de pouvoir y appliquer des topiques, j'ai été obligé d'y substituer des palliatifs. Mais c'est en vérité trop vous parler de ce qui me regarde. Cependant, ma chère duchesse, je dois y ajouter que ce troisième tome dont vous avez la bonté de me parler est un ouvrage tronqué.a Mon détracteur a falsifié, corrompu, changé et supposé ce


a Frédéric parle ici de la contrefaçon de ses Œuvres du Philosophe de Sans-Souci.