<48> je vous prie, d'être un peu plus matinale et de nous bien chauffer, car nous en aurons grand besoin.
Je m'attends à vous voir bientôt briller dans les gazettes, et que votre nom fera oublier dans peu ceux des Tarouca, des chevalier Temple et des Ormea. Des soins qui n'ont pas le bonheur de vous plaire, j'entends des occupations militaires, m'empêchent de vous en dire davantage pour cette fois. Vous ne pouvez attendre de moi que de la guerre. C'est à vous autres ministres à négocier la paix; si vous la souhaitez tant, vous n'avez qu'à vous y employer. Je vous admirerai, si vous y réussissez, et je n'en serai pas moins avec estime et amitié, etc.
31. DU COMTE ALGAROTTI.
Dresde, 20 mai 1742.
Sire,
Voilà l'objet que je m'étais proposé dans mon séjour de Dresde bien rempli. Je voulais être à portée des nouvelles, et V. M. nous en donne de bien grandes et de bien importantes. V. M. a commencé la guerre, et, selon toutes les apparences, elle va la finir par la glorieuse victoire qu'elle vient de remporter dans les plaines de Chotusitz. Ne dirait-on pas, Sire, que V. M. a choisi ce champ de bataille exprès pour la commodité des poëtes, qui trouveront dans Mollwitz et dans Chotusitz des rimes toutes faites? Je l'en félicite, Sire, et fais mon compliment à M. de Broglie, qu'elle a tiré d'imbroglio, à Prague, qu'elle a sauvé, et à la Saxe, qu'elle vient de garantir. On prépare ici des canonnades et des Te Deum; et assurément ils ne sauraient em-