215. AU MÊME.
(Breslau) 2 février (1762).
Je vous écris deux mots pour vous féliciter, mon cher marquis, sur ce qu'à présent vous pourrez habiter en sûreté et en tout repos la bonne ville de Berlin. Nous sommes autant que débarrassés des peuples que les contrées hyperboréennes ont vomis sur nous.a Ce n'est pas bagatelle d'être délivré d'un tel fardeau, et il y a tout à espérer que, de ce côté-là, les affaires tourneront à souhait. J'espère que je pourrai, vers la fin de ce mois, vous marquer de meilleures nouvelles encore, si la fortune me seconde. Enfin vous pouvez respirer, et nous pouvons espérer, sans être les plus ridicules des mortels, que nous trouverons une bonne fin à nos tribulations. La poste va partir; je ne vous marque ceci que pour vous donner quelque joie, en vous assurant de ma sincère amitié.
216. DU MARQUIS D'ARGENS.
Berlin, 2 février 1762.b
Sire,
Votre Majesté peut bien penser quelle doit avoir été ma joie en recevant sa lettre; c'est le jour le plus heureux de ma vie. J'ai toujours été persuadé qu'à la fin tous les projets de vos ennemis s'en iraient
a Peu après la mort de l'impératrice de Russie, le corps de Czernichew quitta l'armée de Loudon pour se retirer en Pologne. Voyez t. V, p. 183, 184 et 188.
b Cette lettre, qui est la réponse à celle de Frédéric, du 2 février, est évidemment mal datée.