<340>mestiques de sa chambre, l'état de sa santé. Je vous jure que je ne vivrai pas jusqu'à ce que je reçoive de vos nouvelles.

Vous devez, Sire, avoir été bien content du Prince de Prusse; tout le monde qui l'a vu à Magdebourg en dit ici mille biens. Vous faites toujours de très-bonnes choses, mais celle de l'avoir fait venir auprès de vousa est excellente par cent et cent mille raisons. Il profitera plus aujourd'hui dans un jour qu'il n'aurait fait dans six mois à Magdebourg. Je demande encore en grâce à V. M. des nouvelles de sa santé. J'ai l'honneur, etc.

230. AU MARQUIS D'ARGENS.

(Breslau) 1er avril 1762.

Je ne suis encore ni mort ni enterré, mon cher marquis; ma fièvre m'a quitté, et je suis à présent tout comme un autre. Votre imagination vous représente l'avenir avec un pinceau flatteur; mais la mienne, moins vive et moins riante, ne me montre qu'embarras, peines, difficultés, dangers et malheurs qui nous menacent. J'ai, à la vérité, reçu des nouvelles de Solime,b mais l'affaire n'est pas finie; on me nourrit de belles espérances, et il me faut des effets. Cependant, vers le 10, je dois recevoir un courrier qui nous apportera Moïse et les prophètes. Tout va bien en Russie; je ne puis avoir de là-bas des nouvelles positives que le 16 ou le 18 de ce mois. Attendons donc,


a Frédéric-Guillaume II du nom, déclaré Prince de Prusse le 11 décembre 1758, arriva à Breslau le 20 mars 1762, pour accompagner le Roi dans la campagne qui allait s'ouvrir. Voyez t. VII, p. 46 et 47.

b De Constantinople. Voyez t. XII. p. 204 et 205.