<390> diverses, et il s'en est acquitté avec tout le zèle possible. C'est un tort bon enfant; il trouverait à la paix à s'établir, si vous jugiez à propos de le placer dans quelque poste quand vous serez tranquille et débarrassé de tout soin. Votre gloire est immortelle, mais vous êtes trop bon philosophe pour penser que votre corps puisse jamais le devenir. Si ce jeune homme avait un jour le malheur de vous perdre, que deviendrait-il? S'il trouve une femme qui lui donne un certain bien, son sort devient assuré; mais, pour trouver cette femme, il faut un poste, et, pour avoir ce poste, il faut attendre la paix. Dieu nous la donne! nous en avons tous besoin. D'ailleurs, je pense bien, ainsi que V. M., qu'il la faut bonne, honorable et durable; j'aime mieux souffrir encore dix ans, s'il le faut, et tous les bons citoyens doivent penser et pensent de même.

Voilà la Havane prise par les Anglais, nombre de millions, plusieurs vaisseaux de guerre. Les Espagnols n'étaient-ils pas possédés du diable d'aller se déclarer uniquement pour se faire écraser et pour rendre la paix plus difficile?

V. M. peut juger de l'inquiétude où nous sommes, et de l'impatience que nous avons d'apprendre le sort de Schweidnitz. C'est aujourd'hui le 2 de septembre. Je ne puis croire que les assiégés restent encore longtemps à capituler, s'ils ne l'ont pas déjà fait. J'ai l'honneur, etc.

266. AU MARQUIS D'ARGENS.

Péterswaldau, 6 septembre 1762.

Vous êtes sans contredit le plus galant des marquis de m'envoyer de si beaux livres, si bien dorés et reliés. Il n'y manque, mon cher, que