<400>vaille assidûment pendant un an de suite. V. M. y reconnaîtra aisément les différentes situations de mon âme. J'ai fait les dissertations sur les trois premiers chapitres pendant nos perplexités, celles sur le quatrième et les premières du cinquième lors du règne de Pierre III, et la fin de mon livre après la révolution. Mon but a été de détruire à jamais la superstition, à laquelle on a donné le nom de religion. Dissertations sur les hermaphrodites et sur les tribades; les rabbins prétendent qu'Adam était hermaphrodite, et que Dieu lui créa deux femmes; histoire de ces deux femmes. Dissertation sur la musique française et italienne, sur les poëmes épiques, sur Cicéron. Voltaire amplement critiqué sur tous ces sujets; réflexions sur ce prétendu siècle philosophique. Toutes ces dernières dissertations ont été faites pendant notre alliance avec Pierre III. Voici celles qui ont été composées après sa mort : les plus grands maux qui ont accablé l'univers depuis deux mille ans ont été causés par les prêtres; ils ont assassiné les rois et les empereurs; les Pères de l'Église ont été les premiers promoteurs du dogme qu'il est permis aux sujets de se révolter et de tuer leurs princes; ils ont corrompu l'histoire; Constantin et Clovis, les deux premiers princes chrétiens, ont été plus méchants que les Néron et les Caligula; l'empereur Julien, le modèle des bons princes, a été faussement dénigré par tous les Pères de l'Église. Après avoir lu cet extrait de mon ouvrage, V. M. me demandera sans doute comment j'ai été assez hardi pour écrire la vérité avec tant de liberté; quand elle aura achevé la lecture de mon ouvrage, elle conviendra que je me suis conduit de manière que le dévot le plus outré ne saurait m'attaquer. J'ose dire que la manière dont j'ai attaqué la superstition est nouvelle et judicieuse. L'idée que j'ai eue est peut-être la seule chose passable qu'il y ait dans mon ouvrage. Plût au ciel qu'il y eût le quart de l'esprit qu'il y a dans vos jolis vers sur Schweidnitz!a
a Voyez t. XIII, p. 61-60.