303. AU MARQUIS D'ARGENS.
Neisse, 27 (août 1766).
J'ai reçu votre lettre avec l'incluse de Voltaire. Je ne répondrai à l'apôtre de l'incrédulité qu'à mon arrivée à Breslau,a parce que j'ai ici un grand détail militaire. Il faut huit jours au marquis pour se reposer, après le grand voyage de Potsdam, avant de voir les rues de Berlin. Le comédien fera bien d'attendre mon retour. Je crains que Launayb ne se flatte trop avec ses accises; à vue de pays, je ne juge pas que la nouvelle administration fasse de grandes merveilles. A pronostiquer par ce qui se passe ici et que j'apprends, il n'y aura guère de marge. Je vous renvoie la lettre de Thieriot, qui est assez vide de choses. J'ai été ces jours fort incommodé des hémorroïdes; toutefois je vais comme je puis. Adieu.
304. AU MÊME.
Août 1766.
Vous voyagez, mon cher marquis, avec poids et mesure, au lieu que je cours le pays, et me transporte çà et là comme Notre-Dame la Folle. Je crois bien que vous avez été à ma maison de Sans-Souci, et que vous en êtes revenu; mais je parie bien que toute la journée a été employée à ce laborieux exercice. Je ne vous parle point de mes courses; elles ont une double fin, le militaire et la finance, deux
a Voyez la lettre de Frédéric à Voltaire, du 1er septembre 1766.
b Voyez ci-dessus, p. 447.