<143>J'ai trouvé ici de la porcelaine que je vous envoie pour vous faire souvenir de moi, en attendant que je puisse vous envoyer de la porcelaine de ma manufacture de Berlin.
Ceux qui vous ont vu m'ont dit que vous aviez bon visage, mais que vous étiez faible. J'ai encore quelque vin du Rhin de l'année 1684; si vous en voulez, mandez-le-moi, il sera à votre service. Il y a encore aussi du vieux vin de Hongrie. Vous n'avez qu'à dire un mot, et vous l'aurez.
Mandez-moi quand vous voudrez venir me voir, car je n'y renonce pas.
Nous exerçons à présent de corps et d'âme, pour remettre nos affaires en bon train. Cela commence à reprendre, et je vous avoue que j'ai du plaisir à voir reformer de nouveau cette armée que j'ai connue si bonne autrefois, que j'ai vu ruiner par des guerres sanglantes, et qui, comme un phénix, renaît de ses cendres.
Adieu, mon bon et cher ami. Je vous aime de tout mon cœur; soyez-en persuadé, ainsi que de l'estime que j'ai pour vous.
27. DU BARON DE L. M. FOUQUÉ.
Brandebourg, 12 avril 1764.
Sire,
Je prends toute la part imaginable au contentement que le voyage de Silésie vient de donner à V. M., ce qui n'est uniquement dû qu'à la conduite que vous y avez tenue pendant la guerre et aux bons arrangements pris depuis la paix. Une ou deux récoltes comme la précédente raccommoderont le pays, et le monde y repeuplera comme le grain.