54. DU BARON DE L. M. FOUQUÉ.
Brandebourg, 3 janvier 1766.
Sire,
Votre Majesté ne m'aurait jamais prévenu sur le compliment de la nouvelle année, si ce n'était qu'un effet d'attention et de discrétion ne m'en eût empêché; d'ailleurs je suis persuadé, Sire, que, de tous les compliments que vous recevez à cette occasion, il n'y en a certainement pas qui puissent surpasser la sincérité des sentiments de mon cœur pour votre gloire et bien-être.
Je vous remercie, Sire, des belles et bonnes étrennes que vous avez la grâce de m'envoyer, et félicite V. M. de la satisfaction que lui doit donner la réussite de sa porcelaine, d'autant plus que, étant la dernière en date, elle l'emporte en beauté sur toutes les autres. Je ferai bon usage du fauteuil, et m'y dorloterai de mon mieux. Le premier envoi de baume de la Mecque de V. M. m'ayant donné quelque force, guéri des crampes et de la sciatique, j'ai lieu d'espérer que le second volume achèvera le reste, excepté la respiration et la voix, qui semblent diminuer de plus en plus. Je suis, etc.
55. AU BARON DE L. M. FOUQUÉ.
Le 9 janvier 1766.
Je suis charmé, mon cher ami, que les bagatelles que je vous ai envoyées vous aient été agréables. C'est le dernier flacon de baume de la Mecque qui me restait. J'ai fait écrire à Constantinople, pour en tenir en réserve, si vous en souhaitez.