<166> de Landeck, qui vous ont raffermi au point de supporter également le froid et le chaud de la saison au temps de vos manœuvres.

Je deviens sourd, Sire, et j'ai toute la peine du monde à me faire entendre. Votre serviteur s'achemine tout doucement vers le grand voyage. Tôt ou tard, et quelle qu'en soit l'issue, soyez persuadé que je vous aimerai, Sire, avec un dévouement inviolable et le plus profond respect jusqu'au dernier moment de ma vie. Je suis, etc.

60. AU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

(16 février 1766.)

Votre lettre, mon cher ami, m'a attristé. Vous me parlez de votre départ, et, si cela dépend de moi, j'ai envie de vous conserver le plus longtemps possible. On trouve partout des hommes, mais rarement d'aussi honnêtes gens et d'aussi fidèles amis que vous. Soignez-vous le plus qu'il est possible, pour que je ne vous perde pas sitôt, et songez au chagrin que j'aurais, si je me voyais séparé de vous pour jamais. Un peu de surdité ne fait rien à l'affaire; on a des cornets qui facilitent l'ouïe; feu madame de Rocoullea en avait, et je vous en ferai faire, de sorte que j'espère qu'à l'aide du beau temps vous reprendrez des forces, et que je pourrai avoir encore le plaisir de jouir de vous à Sans-Souci.

Plein de cette persuasion, je vous prie de faire tout ce qu'il faut pour vous conserver, afin que j'aie alors le plaisir de vous embrasser et de vous donner des marques de ma sincère tendresse. Adieu.


a Voyez t. XVI, p. XII, et 203-209.